PEIGNOIR, ROBE DE CHAMBRE, DéSHABILLE?..
Les déshabillés d’aujourd’hui sont avant tout confortables et assez simples. Nous avons oublié les "adriennes, contouches, camisoles, hollandaises" qui en furent les prémisses. Devant la table du petit déjeuner, les dames de la noblesse s’attardaient longuement de crèpe de Chine, tulle plissé ou batiste brodée.
On lui prête aussi la mantille, que nous assimilons aujourd’hui à la longue écharpe noire du costume national espagnol. Le Littré de 1863 toutefois, rapporte :
L’académie dit que la mantille est un petit manteau qui servait autrefois )à l’habillement des femmes, mais on ne trouve nulle part la justification de cette définition ». Et plus loin : « Les étymologistes portugais le rattachent à l’arabe « mandilla », sorte de vêtement de femme »
Quoi qu’il en soi, ce vêtement parmi d’autres aida la femme à se mettre à l’aise en retirant ses jupes empesées. Mais il n’était pa question de quitter la maison dans une pareille tenue. En 1730, un certain I.G. Keybler de Vienne écrivait : « Au cours des deux dernières années, aucune dame n’a pu entrer à l’église en camisole ou en adrienne sans courir le risque de se voir jeter dehors » !..
LE CONFORT PAR PAYS
En France, les élégantes se complaisaient la matinée durant aux rites du « petit lever ». Enveloppées de dentelles assez révélatrices, elles recevaient amis, soupirants et même certains de leurs fournisseurs privilégiés. Au nom du sacré-saint confort, les Hollandaises échangèrent volontiers leur corset à baleines contre une « matinée » ou une tunique de velours aux amples emmanchures. Elles portaient en même temps une jupe souple, merveilleusement commode et des mules en soie ou en cuir fin.
Le record de l’extravagance dans le domaine des dentelles revient à l’Impératrice Eugénie : il fallut un an et demi et trente-six couturières pour lui confectionner une robe de réveil en dentelles d’Alen çon et de Chantilly. Une parure qui devait être léguée plus tard à l’église Nore-Dame de la Garde à Marseille..
ET LES MESSIEURS?
Eux aussi appréciaient la détente du soir. Mais les annales sont plus brèves les concernant. Il est dit que, rentré à la maison, Monsieur ôtait sa perruque qu’il remplaçait par un bonnet... Et il troquait sa veste contre un peignoir en soie et en brocart. En Angleterre, les gentlemen optaient pour une tenue indienne en soie, le Banyan, qui tenait à la fois du kimono et du kaftan
Ils ont bien changé...Et nous aussi, tout compte fait !
PASSANTE
Illustration: http://www.museopiraino.it (1770-1775 - contouche)