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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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20 août 2009

LES CHAPEAUX DE PAILLE (10)

   Des trouvailles! Juliette ouvre doucement la vieille malle d'autrefois. Son cœur bat. Que va-t-elle découvrir? Quel mirage, quelle jeunesse enfuie? un chapeau, c'est un couvre-chef, certes, mais il a coiffé une tête joyeuse ou triste, réfléchie ou timorée, il s'est porté droit ou de travers, selon l'humeur, il a abrité des yeux cernés de chagrin ou tout plissés de gaîté.

    Lentement, le couvercle se lève. Près d'elle, Rémi retient son souffle. Paul s'est assis sur un vieux fauteuil de velours cramoisi et attend. Tante Henriette est aussi montée au grenier, émue à l'idée des souvenirs qui vont soudain resurgir et qu'elle avait oubliés

.
    Juliette s'empare d'un chapeau. C'est vrai qu'ils sont nombreux, empilés les uns sur les autres, sans beaucoup d'ordre, mais si disparates, 1920__chapellerie_Traclet_si différents qu'ils semblent n'avoir pas été portés par la même personne.

    - Oh! je m'en souviens, murmure tante Henriette, c'était au mariage de mon frère...

    Celui qu'elle tend sur son poing fermé est de paille noire, sur le côté s'envole un oiseau blanc qui partit Dieu sait où et ne revint jamais, sans doute.

    - Je ne l'aimais pas, je l'ai acheté parce que ton oncle trouvait qu'il m'allait bien. Il avait peut-être raison, après tout.

    Songeuse, elle regarde Juliette qui vient d'extraire un bob rouge d'un papier de soie.

    - Ah! celui-là, comme il m'allait! J'avais les cheveux noirs alors, et perché sur mes boucles, il m'allait comme un gant... Je veux dire comme un chapeau pour une petite jeune fille effrontée...

    - Que tu étais, tante Henriette?

    - Assez en tout cas pour porter du rouge quand les autres portaient du marine...

    Juliette continue sa fouille délicate. Un chapeau marine, justement, offre ses bords relevés autour d'un fond cocasse, presque conique.

    - Il t'irait bien, essaie, dit Paul qui suit l'examen d'un œil critique. Allez, mets-le, cousine.

    Cousine obtempère. Ses yeux verts ont soudain une ombre mystérieuse, son visage ovale prend du relief, le chapeau est fait pour elle...vingt ans trop tard, mais qu'importe!

    - Bravo! crie Rémi. C'est "votre" chapeau, mademoiselle!

    - Pas sûr, dit tante Henriette, vous n'avez pas été jusqu'au fond de la malle...

PASSANTE

Photo: 1920 - chapellerie Traclet

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Commentaires
P
je me souviens d'un chapeau blanc, à fond haut, dont le bord ombrageait le regard. Le mystère des chapeaux, il faudra un jour en parler!...<br /> Bises du dimanche, chère Chanteplume
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C
LES CAPELINEs dont je rêvais petite fille...puis les "bibis" coquins , émoustillants et les voilettes...mystèrieuses à souhaits...<br /> j'en rêve encore****<br /> Tendresse++++mille mercis amiedouce***
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P
Eh oui, j'ai connu (et aimé!) les chapeaux! J'ai cessé d'en porter, comme tout le monde, quand les coiffures ont pris de la hauteur et qu'il était impossible de les coiffer sinon d'un foulard! Et l'habiude d'aller nue-ête est restée. C'est dommage, je trouve!<br /> <br /> Ouf, il a fait de l'orage ici hier, il fait nettement moins chaud, j'apprécie! Bonne journée à toi, chère Tilleul.
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P
Les fonds de malle sont parfois pleins de surprise! Continuons l'exploration...
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T
Jadis, tout le monde portait un chapeau... Tu as aussi connu ce temps Lorraine? Dans nos villages, pour entrer dans une église, les dames (et les demoiselles) devaient se couvrir la tête... Ma soeur et moi, petites filles alors, portions nous aussi un chapeau... Dommage que nous n'ayons pas fait comme tante Henriette, ici pas de malle à trouvailles...<br /> Passe une belle journée un peu plus fraiche...
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