PAS DE PANIQUE!
J’étais depuis une heure à peu près dans
la salle de bain quand brusquement
ça a craqué de partout et la lumière s’est éteinte On bougeait dans l’escalier.
J’entendais des cris, je suis sortie de l’eau et comme une sirène vacillante sur
ses nageoires, j’ai rampé à tâtons, nue et affolée. La porte de communication n’était qu’entrebaillée et je l’ai poussée.
D’où vient ce grondement ? Les murs tremblent, quelqu’un hurle « Au
secours’ », je ne sais où. Oh ! ma tête ! Je ne veux pas tomber de tout mon long, mais me repérer, je
sais seulement que j’avance…Où suis-je ? A quatre pattes dans la cuisine ! Aïe ! ma main gauche écrase
du verre cassé, j’ai mal. Je
saigne. Je me relève en chancelant…
La fenêtre, ouvrir la
fenêtre tout de suite pour voir, pour savoir. Les hurlements de sirènes
annoncent une catastrophe. C’est à côté. Les pompiers hissent des échelles. Rue
barrée, voisins aux fenêtres, fumée, je tousse, là une civière, là un filet
tendu. Non, non, je ne sauterai
pas, j’ai peur du vide. « Allons, Mademoiselle… ». Non, non, au
secours !
Ah ! qui m’emporte
ainsi, on descend, une forte poitrine masculine me serre. Ouvrir les yeux ?
je ne peux pas.
- Venez, me dit-on,
nous sommes là.
C’est ainsi que, nue
sous une couverture et affolée, je suis entrée dans l’ambulance.
LORRAINE
(Nous avions cinq à six minutes pour écrire un petit texte dit d'"échauffement")