FEE BLEUE
Et quand le soir descend sur le parc immobile
Des ombres réunies se parlent du passé
Entendez-vous le rire effilé, juvénile
Peut-être la fée bleue qui, dit-on, s’est noyée ?
Elle revient les nuits où la lune s’argente
Voyez cet éclair d’or sous le saule pleureur
Ses cheveux blonds l’habillent d’une soie transparente
Elle jaillit de l’eau comme un rêve trompeur
Elle a toujours quinze ans et ses ailes l’emportent
Jusqu’au château perdu dans le creux du vallon
Le prince qui l’aimait a entrouvert la porte
Et l’on entend au loin chanter un carillon
Puis la fée bleue revient dans le parc immobile
Et retrouve les ombres au fabuleux passé
Qui comme elle ont vécu l’histoire indélébile
Que l’étang engloutit comme des trépassés
LORRAINE
(fée de l'eau - ellfairy)