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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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LE CAHIER DU SOIR de LORRAINE
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12 mai 2015

RODOLPHE...

         J’ai la main sur la poignée de la porte. Il y a quelque temps déjà que cette maison vide semble m’attendre. Je suis tentée, et pourtant quelque chose me retient....

      Je suis venue parce que j’aime les demeures abandonnées, elles ont un parfum de mystère. Celle-ci est à vendre depuis si longtemps que le propriétaire me donna la clef  avec indifférence.   Une sorte de bonheur me poussait, allez savoir pourquoi!  Rien ne m’habitait qu’une vieille chanson qu’on me chantait dans mon enfance.

     Il y avait là un miroir sur pied, comme dans certaines demeures d’autrefois. Et derrière le miroir j’ai trouvé une lettre pâlie ..

         J’hésitai un instant puis je l’ouvris avec une certaine appréhension? Je n’aurais pas dû, j’étais indiscrète, que faisait donc là cette missive que nul avant moi n’avait ramassée? Si je la posais sur le rebord de la cheminée? Si...Mais non! Je commençai à lire.  L’écriture virile datait le message du 3 avril 1962. Et je lus:

         “Lorraine très chérie...”

         Je tressaillis. Lorraine c’est mon prénom. J’eus un frisson d’inquiétude et de surprise mêlées. Je me forçai à lire la suite:

         “Je ne reviendrai plus. Je pars au pays des morts. Je souffre trop, la maladie me détruit. Je t’ai aimée de toute mon âme. Oublie-moi, mon amour”.

         C’était signé “Rodolphe”. Je m’appuyai au mur. Mon Rodolphe à moi avait disparu un soir où l’on entendait tomber la neige., il y a tant d’anées maintenant. Par quel alarmant sortilège retrouvai-je dans cette maison inconnue la missive d’un amant à son amie, chacun affublé de nos prénoms à nous?  Quelque chose d’absurde liait nos histoires.

         Absurde, suréaliste ou surnaturel?  J’étais au chevet de Rodolphe quand il ferma les yeux pour toujours. Rien ne le reliait à ce Rodolphe inconnu qui écrivait à une Lorraine qui n’était pas moi.

         Pour sortir sur la terrasse, je passai devant le miroir. Le crépuscule tombait et à mon côté souriait le reflet d’une jeune femme serrant contre son coeur la lettre que je venais de déposer sur la cheminée. Je crus défaillir. Je me retins au chambranle et sortis sans savoir comment.                                                                 

Galanterie -Wikipédia

 

         Je n’ai pas acheté la maison.

 

LORRAINE

 

 

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Commentaires
L
Celui qui écrit est souvent le messager d'êtres de passage...Ils m'ont soufflé leur histoire! :)
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C
Quelle belle histoire ! et quel joli rôle tu as tenu. Messager entre deux esprits aimants et aimés... J'aime ton imaginaire... :-)<br /> <br /> j'aurais bien acheté cette maison moi... et j'y aurais mis plein de fleurs...<br /> <br /> Beau dimanche et gros bisous
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S
Je devrais me relire !<br /> <br /> <br /> <br /> "Possèderait" (la réponse) et non "possède" (puisqu'il s'agit bien là d'une fiction ...)
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S
Tes histoires, lorraine, me saisissent toujours ...de pied en cap !<br /> <br /> <br /> <br /> Et celle-ci d'autant plus car je crois, poussée par un vécu, à toutes ces choses considérées comme paradoxales ....<br /> <br /> <br /> <br /> Aurais-je acheté la maison ? Seule l'habitante de ce lieu possède la réponse .....<br /> <br /> <br /> <br /> Ton récit est magnifique, dans le parallèle établi entre ces deux vies et pour cette émotion intense née d'un hasard qui n'en est pas ............ <br /> <br /> <br /> <br /> Tendre-aimant : sabine.
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K
Petit coucou du dimanche Lorraine<br /> <br /> Troublante coïncidence en effet.<br /> <br /> J'aime beaucoup !<br /> <br /> <br /> <br /> Bises<br /> <br /> <br /> <br /> Béa kimcat
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